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Sens, Cathedral Saint-Etienne

Sens, Cathedral Saint-Etienne

Sens, Cathedral Saint-Etienne

La cathédrale a reçu des orgues dès le milieu du XVe siècle, achetées à Paris, à l'organiste Jean Bourdon, placées dans le bas côté nord à la hauteur du portail Saint-Denis et inaugurées à Pâques 1440.

Ce premier instrument est reconstruit, en 1560, par Antoine Jousseline, facteur d'orgues à Rouen, qui s'engage à faire « pour la somme de 3120 livres tournois un corps d'orgues de 12 pieds », il est toujours placé dans le bas côté et subit, en 1609, quelques augmentations par les facteurs Duval, père et fils.
En 1722, l'orgue est installé près de l'entrée du choeur, au-dessus des stalles, par le facteur Louis Lebé, dont le frère était chanoine à la cathédrale et organiste. Mais dès 1729, les transformations du choeur avec la démolition du jubé et la construction du baldaquin obligent le démontage de l'orgue et sa reconstruction sur une tribune érigée au revers du mur occidental par le charpentier Claude Sullereau. François Mangin, facteur à Troyes, réalise les travaux. Ceux-ci, terminés seulement à Pâques 1734, s'accompagnent d'une augmentation importante de l'instrument qui reçoit un positif de dos et est installé dans un nouveau buffet. La partie centrale du grand buffet est le buffet de l'ancien orgue. La transformation des buffets est réalisée par le menuisier Jehan Richard et le sculpteur Herluison.
Malgré la concurrence de Jean-François Lépine, présenté par Dom Bédos, et de Joseph Rabiny, un travail de restauration est confié, en 1774, à Jean Richard, de Troyes. À la demande de l'organiste, Richard propose de faire descendre la pédale au sol de ravalement en supprimant les dessus, ce qui aurait donné: FGABHC-c1. Dom Bédos consulté recommande de faire monter la pédale jusqu'au ré, « dont on se sert lorsqu'on touche avec les deux pieds ou qu'on touche le plain-chant en taille ». Richard s'est engagé, le 15 mars 1774, à faire ce travail pour 1200 livres, « en se conformant aux observations de Dom Bédos ». La réception a été faite, par Dom Bédos, le 10 juillet 1774.
Pendant la Révolution, l'orgue de l'abbaye de Vauluisant est attribué à la cathédrale de Sens transformée en Temple de la Raison le 11 novembre 1793, mais ce matériel sera laissé à l'abandon et ne servira finalement à rien. L'organiste de Vauluisant, Calambacher, originaire de Seltz et ami des Stiehr, suivit son orgue et fut nommé titulaire à la cathédrale à la restauration du culte catholique au début du Concordat, le 30 octobre 1802.
Au début du XIXe siècle, l'orgue de la cathédrale avait besoin d'une réparation: en 1804, René Cochu, de Troyes, dépose un devis, ainsi que Jérémie Schweickart; c'est finalement Pierre-François Lefèvre, de Verberie (Oise), qui effentue un relevage pour 800F. En 1823, Jean-Baptiste Gavot effectue un relevage; il remplace la soufflerie et ajoute le clavier d'Écho. Ensuite, les devis de Nicolas-Antoine Lété (1841), puis Merklin (1876) et Cavaillé-Coll (1877) restent sans effet et l'instrument se dégrade jusqu'en 1890. À cette date, une restauration est confiée aux frères Stoltz. Le sommier du Grand Orgue est refait à neuf et porté à 56 notes, un Récit de 8 jeux est ajouté, ainsi que des jeux de 16 pieds à la Pédale portée à 30 notes. Mais le Positif conserve son ancien sommier à l'étendue de 48 notes: CD-c3 sans premier Do dièse. L'orgue ainsi modifié est inauguré le 10 décembre 1890 par Maurice Sergent, organiste de Notre-Dame de Paris, qui résidait fréquemment à Sens.
Enfin, en 1937, Gutschenritter installe une machine Barker et des appels d'anches et pose une Flûte harmonique prévue par Stoltz au Grand-Orgue. Le concert d'inauguration, le 15 mai 1938, est donné par le titulaire M. Iribarnegaray et Geneviève de la Salle, titulaire de l'orgue de Saint-Médard à Paris.
L'instrument est classé « monument historique » en février 1973 et, après plusieurs projets restés sans suite, une grande restauration a été effectuée par Boisseau-Cattiaux, de Poitiers, de 1983 à 1991. Michelle Leclerc, organiste titulaire, a donné le concert d'inauguration le 20 octobre 1991.
Le sommier de Positif de Mangin a traversé toutes les modifications de l'instrument et a été réutilisé dans la dernière restauration, ainsi que les sommiers de Grand-Orgue de Stoltz restaurés et adaptés. Une grande partie des jeux du Positif et du Grand-Orgue sont anciens, remis au ton d'origine et accordés au tempérament Kirnberger III.



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